Labellisé Label Rouge depuis 1998 et protégé par une IGP depuis 2000, le Haricot Tarbais s’inscrit dans une filière structurée et dynamique, portée par une cinquantaine de producteurs, un syndicat et une coopérative. Aujourd’hui, la filière entre dans une phase de transition, pour répondre aux défis du changement climatique et de la raréfaction de la main-d’œuvre.
Face à ces enjeux, l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) a lancé une révision du cahier des charges IGP, avec l’appui de l’IRQUALIM. Plusieurs ajustements ont été proposés : densité de plantation, dates de semis et de récolte, afin d’adapter au mieux la production aux contraintes du changement climatique… Mais c’est surtout le mode de récolte qui évolue en profondeur.
Une transition vers la mécanisation
Jusqu’à présent, la récolte du Haricot Tarbais était exclusivement manuelle, mobilisant chaque année 300 à 400 saisonniers pendant 4 à 8 semaines. Une organisation rendue de plus en plus fragile par la contraction des fenêtres de récolte et les difficultés de recrutement. Résultat : des pertes pouvant dépasser 20 % en conditions dégradées, et un retrait de 20 à 25 % des producteurs en trois ans.
Pour préserver la pérennité de la culture, trois pistes ont été testées en 2023/2024 :
- Récolte mécanisée sur maïs porteur avec moissonneuse-batteuse,
- Récolte sur filets à l’aide d’une machine à vendanger,
- Récolte assistée : extraction des filets et égrenage sous abri, à la ferme ou sur place.
Ces expérimentations ont fait l’objet d’analyses physiques et sensorielles menées par le Lycée Agricole d’Auch et un laboratoire accrédité, afin d’évaluer l’impact sur la qualité du produit.
Cette transition vers la mécanisation, essentielle pour l’avenir de la filière, a bénéficié d’un soutien financier de la Région Occitanie et de l’Europe.
Une avancée validée par l’INAO
L’IRQUALIM a accompagné la filière tout au long de la procédure : appui technique, rédaction des documents, coordination avec l’INAO… La demande de modification du cahier des charges IGP a reçu un avis favorable du Comité national de l’INAO le 2 juin 2025. Résultat : la récolte 2025 pourra être mécanisée.
Une modification du cahier des charges Label Rouge est également engagée pour 2025/2026.
